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Le hasard suit l'art contemporain

L'expression "art contemporain", comme on l'entend aujourd'hui, est utilisée pour désigner les pratiques esthétiques et les réalisations d'artistes revendiquant l'avant-gardisme et une transgression des frontières des arts telle que le conçoivent l'art moderne et l'art classique. L'art contemporain a donc ouvert ses portes aux effets de l'aléa.

L'insertion du hasard dans l'art n'est pas nouvelle, en effet il y a plus de 8 siècles que les chinois associent l'art et le hasard.

Mais théoriquement l'art et le hasard sont incompatibles et contradictoires, cependant on pourrait qualifié le hasard dans l'art contemporain comme étant une introduction "volontaire" d'effets "involontaires". On peut donc en conclure que le hasard dans l'art contemporain est en fait un accident qui se révèle stimulateur de la création.

Comme le dit Umberto Eco dans L'Oeuvre Ouverte " Pour réaliser l'ambiguïté comme valeur, les artistes contemporains ont souvent recourt à l'informel, au désordre, au hasard, à l'indétermination des résultats".

Il est aussi dit que ce sont les artistes ayant la volonté de se détacher de tout élément rationnel qui se sont mis à introduire volontairement les effets du hasard dans l'art.


Parler d'art contemporain sans parler de l'artiste Jackson Pollock ne serait évidement pas correct.

Donc Jackson Pollock (1912-1956) est un peintre américain, de l'expressionnisme abstrait, ayant une influence déterminante sur le cours de l'art contemporain et ayant été mondialement connu de son vivant.

Pollock ne croit pas au hasard à proprement parler cependant il dit lors d'une déclaration parue sous le titre "my painting" dans l'unique revue "Possibilities", éditée par Robert Motherwell et Harold Rosenberg à New ork en 1947 : « Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais. C'est seulement après une espèce de temps de prise de connaissance que je vois ce que j'ai voulu faire. Je n'ai pas peur d'effectuer des changements, de détruire l'image, etc., parce qu'un tableau à sa vie propre. J'essaie de la laisser émerger. C'est seulement quand je perds le contact avec le tableau que le résultat est chaotique. Autrement, il y a harmonie totale, échange facile, et le tableau est réussi."


Pollock créait donc ses oeuvres avec un mélange de gestes hasardeux et de gestes totalement pensés. On peut donc dire qu'il se situait entre les deux.

Assurément la peinture de Pollock est trés différente de la peinture surréaliste, qui obtait pour un "choix" inconscient et intuitif, et de la peinture classique, qui, elle s'appuyait plutot sur un "choix" réfléchi.

Le hasard ne règne donc pas en maître dans les oeuvres de cet artiste mais il reste cependant présent.

À vrai dire, rares sont les oeuvres qui revendiquent entièrement le hasard mais pourtant l'aléa est rigoureusement mis a contribution dans le processus de création dans année 1960.

L'intervention du hasard est donc assez courante dans l'art contemporain. En effet les artistes cotemporains tel que Herman de Vries ou bien François Morrelet ont produit des oeuvres dont l'inetrvention du hasard est acteur.


Tout d'abord Herman de Vries est un artiste néerlandais, en 1959 il a fondé avec plusieurs autres artistes le groupe NUL (NUL = 0) qui entre en contact dès 1960 avec le Groupe ZERO fondé à Düsseldorf en 1957, avec lequel il partage une même tendance minimaliste. Les éléments des compositions répétitives de l’artiste contemporain Herman de Vries ne sont semblables qu’à peu près, et son intérêt pour l’accident le pousse à en choisir des naturels (feuilles, coquillages…). Ce même goût du hasard se retrouve dans ses poésies visuelles, ses photographies et ses envois postaux. Par son usage du blanc, l’acceptation du hasard et la valorisation du vide, Herman De Vries rejoint certaines préoccupations du Tantrisme et du Zen. Relief, 1966-1967, fait partie de ce vaste ensemble d’œuvres « matérialisant le hasard », dans lesquelles l’artiste poursuit à sa manière les expériences inaugurées par Jean Arp et ses papiers déchirés en 1917, fixés dans la position où ils se trouvaient après leur chute sur une feuille de papier.

Ensuite il y aussi François Morellet, un artiste contemporain français, peintre, graveur et sculpteur né en 1926. Il utilise aussi son imagination pour effectuer ses créations en 1961, il repartit de façon aléatoire 40 000 carrés, 50% gris clair, 50% orange selon les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone. Ce qui donne une oeuvre avec une composition 100% aleatoire dû aux placements par hasard, des carrés sur la toile.

Le hasard est en réalité une notion très difficilement définissable car elle relève de l'imprévisible.

Et c'est exactement ce qu'on retrouve dans le tournage d'un clip vidéo de zZz intitulé "running with the beast" en 2008. On y voit deux coqs enduits de peinture se battre sur une feuille de papier vierge. Ce combat laisse alors des traces sur le papier et devient une œuvre d'art où le hasard intervient clairement de facon originale à travers le combat et les mouvements imprévisibles des deux coqs

Utiliser le hasard est-il accessible a tous?

Dans cet extrait on voit l'acteur Omar Sy realiser un tableau résultant du hasard,

actionné uniquement par l'acteur se prennant ici pour un artiste contemporain.


Peut-on alors considérer tout tableau résultant d'une technique de hasard comme étant une oeuvre d'art contemporaine?


L'art est accessible à tous en effet, mais il est essentiel d'en maîtriser la technique, bien que l'intervention du hasard soit correcte selon l'artiste ou non.

La méthode et la technique sont donc importantes pour qualifier un tableau d'une oeuvre d'art.


Peut-on dire qu'Omar Sy a réalisé une oeuvre d'art contemporaine résultant d'une technique bien particulière?


“Le génie est le hasard de la technique et la technique de ce hasard" 

 

 Louis Gauthier

 

       

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